Si les signes de sa présence ont été très rares ces dernières années, le pangolin semble de nouveau donner des signes de vie dans la forêt de la Salonga. En 2024, les équipes du Programme d’Habituation des Bonobos au Poste de Patrouille d’Inkomu, dans le Bloc Nord, ont rapporté deux rencontres fortuites avec le pangolin, à laquelle il faudrait ajouter une image prise par caméra trap au baï d’Iyono.

Jusqu’ici, les seules données sur le pangolin dans la région remontaient aux inventaires réalisés en 2016. À l’époque, sur 750 caméras installées, seules cinq avaient enregistré des pangolins dans le Bloc Sud. Depuis, plus aucun indice, ni au cours des patrouilles des écogardes, ni lors des missions de biomonitoring.

C’est donc un fait encourageant lorsque, en juillet 2024, une équipe de pisteurs surprend un couple de pangolins à longue queue en plein accouplement. Immobilisés par la surprise, les animaux se laissent observer plusieurs minutes. Quelques mois plus tard, en novembre, un pangolin géant solitaire, la queue partiellement sectionnée – probablement un rescapé du braconnage –, est aperçu en pleine nuit et filmé alors qu’il grimpe paisiblement le long d’un tronc.

Entre ces deux rencontres, au mois de septembre une caméra-trap postée au baï d’Iyono avait capturé une image d’un pangolin en pleine activité, preuve supplémentaire de sa persistance dans ce biotope.

Ces découvertes soulèvent une question essentielle : ne serait-il pas temps de mettre en place un programme de suivi dédié afin de comprendre la densité et la répartition des pangolins, identifier les menaces qui pèsent sur eux et élaborer des mesures de protection ciblées, d’autant plus que l’espèce, autrefois classée « vulnérable », est passée en 2019 au statut d’« en danger d’extinction » sur la Liste rouge de l’UICN.

Pour en savoir plus sur les pangolins à la Salonga https://salonga.org/fr/field-stories/les-pangolins-a-la-salonga/