Le travail de fin de cycle, récemment défendu par MALENGO MAMONA Laël en vue de l’obtention de grade d’Ingénieur (Bac+5) en Sciences Agronomiques à l’Université de Kinshasa, dresse un inventaire des espèces animales couramment chassées, fait une typologie des chasseurs et évalue la perception des chasseurs sur la disponibilité faunique dans le corridor de Monkoto, la bande de démarcation de 50km qui sépare les deux blocs (Nord & Sud) du Parc National de la Salonga.
Les enquêtes, interviews (avec les professionnels de la chasse et consommateurs), observations réalisées, indiquent la persistance du braconnage ainsi que des pratiques non durables de chasse (le piégeage) autour du Parc National de Salonga, malgré différents programmes de sensibilisation pour une conservation communautaire et inclusive.
Contrairement aux autres aires protégées qui connaissent l’afflux des braconniers surarmés venus d’ailleurs, la chasse dans le corridor de Monkoto est l’œuvre d’autochtones, essentiellement de l’ethnie (endémique) Mongo (98%).
Ils sont adultes, mariés (98%) avec un minimum de niveau d’études primaires (50%), qui pratiquent la chasse de jour et le piégeage. Au nombre d’espèces chassées, l’étude indique une prédominance d’artiodactyles (50%), de rongeurs (20%), deprimates (19%) et de pholidotes (11%). Parmi celles-ci, certaines sont totalement protégées, à savoir le pangolin géant (Smutsia gigantea), le bonobo (Pan paniscus) et la tortue terrestre (Kinixys beliana). Le fruit de la chasse est essentiellement écoulé sur le marché local pour besoin de consommation et d’apport en protéines animales.
Tous les interviewés (chasseurs et consommateurs) sont conscients de la baisse du gibier du fait de la surexploitation des ressources fauniques.
L’absence d’un calendrier de chasse émis par le pouvoir public, le manque d’activités alternatives génératrices de revenu et la croissance démographique sont cités comme les principales causes de la pression constante sur la faune.
Les informations collectées sur les pratiques de chasse sont une contribution pour une meilleure connaissance des espèces sur le corridor de Monkoto.
Elles peuvent aussi servir à une bonne définition des règles de gestion qui puissent concilier les objectifs de conservation et la satisfaction des besoins alimentaires des communautés locales tout en préservant la riche biodiversité de la Salonga.
Produit de chasse en vente dans un marché local dans le corridor de Monkoto