Après plusieurs missions de prospection sur différents sites, le Bloc Nord du Parc National de la Salonga, précisément la station de Yokelelu, a été finalement choisi pour abriter les premières infrastructures pour lancer le programme d’écotourisme pour permettre au public de découvrir et d’apprécier les richesses déjà connues du plus grand parc forestier d’Afrique.

Située dans le territoire de Bokungu, secteur de Luayi, groupement Momelinga, sur la berge droite de la rivière Lomela, une somptueuse plage sablonneuse et boiseuse de 20.000 m²  est le théâtre depuis un mois des premiers travaux d’aménagement : dessouchage, implantation du chantier, traçage, approvisionnement en matériels (sable, caillasse, moellon, bois…) avec une grande implication de la communauté locale.

A ce jour, les charpentes en bois des deux premiers bungalows  tôlés sont déjà sorties de terre. Elles attendent l’élévation des murs en briques Hydraform  pour leur donner une allure définitive. Dans sa première phase, pour une durée de travaux de 5 mois, le projet construira 10 bungalows de 50 m² et un restaurant de 320 m² avec vue imprenable sur le chenal de la rivière.

La communauté locale, dont les autorités coutumières ont procédé au rituel traditionnel de bénédiction du site, a immédiatement perçu dans cet unique chantier de la contrée une grosse aubaine surtout en cette période de rentrée scolaire aux multiples et pressants besoins financiers pour les parents. Sur le site, il s’observe une véritable ruée humaine pour différentes offres de prestations ou fournitures des matériels (sable, caillasse, moellon, bois…).

Avec le mètre cube de moellon vendu à 27 dollars, 16 dollars pour le sable et 41 dollars pour le gravier, Monsieur Bekoka Itaka Floribert, un braconnier récidiviste qui a empoché 65 dollars dès la première semaine, estime que son nouveau business est une meilleure option comparée aux incertitudes et dangers encourus en accédant frauduleusement au parc.

En amorçant ce tournant de l’écotourisme, la Salonga aura franchi un nouveau pallier dans le domaine de la conservation en créant des revenus alternatifs pour mettre en œuvre différents projets de protection et conservation des immenses ressources fauniques et florales qui participent à la résilience climatique de la planète.