Après avoir longtemps pratiqué la chasse illégale dans le Parc national de la Salonga (PNS), un braconnier découvre une alternative grâce à la construction des futures installations pour l’écotourisme dans le parc.

Quoiqu’interdit d’accès et constamment surveillé par des écogardes, le parc fait toujours l’objet de pressions ponctuelles essentiellement menées par les descendants des populations déplacées lors de la création du Parc qui se considèrent privés de la libre jouissance de la terre de leurs ancêtres.

Bekoka Itaka Floribert a longtemps pratiqué la chasse illégale dans le parc.

«Bravant différents dangers et même au péril de nos vies, nous nous efforcions de passer toujours entre les mailles du filet de la surveillance du parc » explique Bekoka Itaka Floribert ancien braconnier multirécidiviste.

Aujourd’hui, occupé à fournir du bois pour le chantier de construction des lodges qui serviront à lancer le programme  d’éco tourisme dans le PNS, Bekoka semble tourner la page du braconnage et s’engager dans une vie différente,

Lorsque le responsable du chantier avait contacté le chef de localité pour identifier des acteurs locaux en vue d’un contrat de fourniture de bois au chantier qui s’ouvrait à proximité de son village, Bekoka sauta sur l’occasion.

Même si la contrée compte plusieurs essences forestières recherchées, l’activité et le commerce du bois est presqu’ inexistant à cause de l’enclavement, du manque de matériel d’exploitation, mais surtout des difficultés d’évacuation vers les grands centres de consommation comme Boende (à 250 km), Mbandaka (700 km), Kisangani (500 km) ou Kinshasa (1700 km).

Lorsqu’on lui pose la question sur le bénéfice personnel tiré de ses prestations, Bekoka esquisse un gros sourire rassurant en qualifiant ce chantier de véritable manne du ciel pour lui : sa femme  va bientôt accoucher d’un enfant et leurs champs ont été emportés par l’inondation spectaculaire de la dernière saison des pluies.

«J’étais en train de voir le ciel s’écrouler sur moi. Mais cette opportunité a signé ma résurrection en me proposant des solutions rapides et inespérées à mes multiples problèmes. Rien que pour avoir transporté des planches du site de sciage au chantier, j’ai gagné 65$. En une seule semaine, j’ai gagné de quoi préparer la maternité de ma femme, la rentrée scolaire de mes enfants. Cette activité se fait sans les dangers ni l’incertitude qu’impliquent l’entrée frauduleuse dans le parc».

Bekoka espère bien qu’il pourra gagner encore de l’argent en fournissant du bois pour les travaux de construction des autres infrastructures prévues pour l’écotourisme.

L’équipe de développement communautaire du PNS accompagne les populations locales dans des formations ou le renforcement des capacités  dans différents domaines : agriculture, chasse et pêche durables, entreprenariat et métiers pour jeunes, inclusion du genre, la communication pour le changement de comportement pour une conservation inclusive des ressources naturelles du parc de la Salonga avec l’appui de ses partenaires dont l’UE, l’USAID, la KfW et la Fondation Segré.

 

»En une seule semaine, j’ai gagné de quoi préparer la maternité de ma femme et la rentrée scolaire de mes enfants. Cette activité se fait sans les dangers ni l'incertitude qu'impliquent l'entrée frauduleuse dans le parc».«
Bekoka Floribert