Membre de la communauté des peuples autochtones (PA) du village de Bongale3 dans le secteur de Monkoto, Thérèse Basuwa Ekofo menait une vie tout à fait discrète et ordinaire. En 2015, après son inscription au centre d’alphabétisation installé dans son village, elle s’est révélée être la meilleure élève de sa promotion.
Depuis qu’elle a appris à lire et à écrire il y a à peine neuf ans, grâce au programme d’alphabétisation en faveur des communautés riveraines du Parc national de la Salonga, financé par l’USAID et mis en œuvre par le partenaire du Parc Salonga, Action d’Aide Sanitaire pour le Développement (AASD), Mme Thérèse Basuwa Ekofo entame probablement une nouvelle étape de son existence.
Grâce à sa rigueur et à son application, cette femme d’une quarantaine d’années, mariée et mère de 8 enfants suscite l’admiration et le respect de toute la communauté de Bongale3, l’un des plus importants villages de peuples autochtones du territoire de Monkoto.
« Après les cours, elle avait pour habitude de réunir ses camarades en difficulté afin de les aider à répéter et à assimiler les leçons », se remémore l’une de ses condisciples.
À l’issue de la session de formation, les performances exceptionnelles de Thérèse ont été particulièrement remarquées ce qui a conduit les responsables du centre d’alphabétisation à la choisir pour suivre des sessions de mise à niveau supplémentaires. Elle est donc devenue à son tour une formatrice et met désormais à contribution ses nouvelles compétences pour pérenniser le centre dans son village.
« Sans savoir lire, écrire et compter, nous étions la risée des gens qui nous imposaient les prix de nos marchandises au marché et nous donnaient des billets d’argent dont nous ignorions la valeur », témoigne Antoinette Booto, l’une des apprenantes, habitant le même village.
En plus de sa nouvelle capacité d’enseignante Thérèse Basuwa Ekofo s’est aussi initiée à la technique de fabrication de savon artisanal. Cette activité lui apporte un revenu supplémentaire qui l’aide à la rendre plus indépendante et à trouver des solutions à différents défis de sa famille.
Consciente de son nouveau statut social, Mme Basuwa Ekofo se considère avec modestie comme une référence consultée régulièrement pour des questions concernant sa communauté. Avec du recul, elle perçoit l’alphabétisation comme un nouveau départ, une seconde chance pour sa vie. Celle-ci lui permet de mieux guider ses enfants, de se décomplexer et de valoriser sa communauté qu’elle représente dans divers forums.
Depuis 2013, AASD met en œuvre un programme d’alphabétisation dans les communautés comptant un grand nombre d’analphabètes. C’est un enjeu crucial, car l’alphabétisation ouvre la voie à de nombreuses perspectives de développement personnel et communautaire. Avec le soutien du PNS, ce programme vise à avoir un impact positif à long terme, en aidant les femmes à développer leur indépendance économique et à jouir de leurs droits.
Au-delà de l’apprentissage des savoirs de base, ces séances rassemblent différents groupes sociaux (Bantous, Peuples Autochtones, hommes, femmes, jeunes, aînés, etc.) dans un esprit d’inclusion et de dialogue. C’est aussi l’occasion de sensibiliser les participants aux enjeux de la conservation de la biodiversité et du développement socio-économique de leur région.
Grâce à une approche innovante et inclusive, ce programme d’alphabétisation contribue de manière significative à l’épanouissement des individus et au renforcement du tissu social dans ces communautés.
Le WWF reconnaît la contribution unique des peuples autochtones et des communautés locales dans la protection des écosystèmes naturels. Le WWF soutient le droit des peuples autochtones à améliorer leur qualité de vie et à bénéficier directement et équitablement de la conservation et de l’utilisation durable des ressources naturelles.
Thérèse Basuwa Ekofo en pleine séance avec ses apprenants